Objet du mois

Décollage de la fusée Diamant A depuis le Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux d’Hammaguir
Tirage au gélatino-bromure d’argent
13x18 cm
Décollage de la fusée Diamant A depuis le Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux d'Hammaguir, en Algérie
Photo ECArmées - Coll. musée de l’Air et de l’Espace - Le Bourget
Le 26 novembre 1965, la France devient la 3e puissance spatiale mondiale. C’est ce jour-là que, depuis la base saharienne d’Hammaguir, le lanceur spatial léger Diamant met sur orbite le premier satellite français, A1, surnommé « Astérix », satellisation confirmée par la transmission de quelques sons, diffusés sur la radio française. Cette réussite est le fruit du travail de scientifiques et ingénieurs réunit au sein du Comité de recherches spatiales (CRS), créé par le général de Gaulle en 1959 et chargé d’étudier le rôle que la France peut jouer dans ce nouveau domaine.
En effet, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, durant la guerre froide, la France poursuit ses investissements dans l’aérospatial. La société pour l’étude et la réalisation d’engins balistiques (SEREB) met à disposition des techniques développées pour les missiles stratégiques pour la conception d’un lanceur français dans le cadre du programme des « Études balistiques de base » (EBB), dit « Pierres précieuses ». D’après le cahier des charges, le lanceur doit pouvoir satelliser une capsule d’au moins 50 kg (« Astérix » ne fera que 39 kg) et permettre au missile balistique sol-sol S2 d’emmener une tête dotée d’une charge nucléaire d’une puissance de 1,5 mégatonne à 3 500 km.
Jusqu’en 1965, les différentes connaissances nécessaires sont acquises, plusieurs fusées sont conçues pour tester chacun des équipements. Le lanceur Diamant s’inscrit donc dans une lignée technologique d’engins, chacun portant un nom de pierre précieuse. Il sera notamment la suite directe des modèles dénommés Saphir, Emeraude et Topaze. Dans sa première version, seront réussis 10 lancements sur 12. Le développement des engins Diamant s’arrête en 1975 après le développement de 3 modèles successifs : Diamant A, Diamant B et Diamant BP4. Le développement de lanceurs étant, d’une part, coûteux et d’autre part, pour répondre aux demandes européennes, le CNES se consacra alors au programme Ariane.
Un article publié lors du deuxième symposium Spatial Européen à Paris les 18, 19, 20 juin 1962 par Bernard Dimont, rappelle les éléments techniques de l’engin :
L’engin est composé de 3 étages :
- 1er étage : le 1er propulseur fournit une poussée de 28 tonnes
- 2e étage : le 2e propulseur fournit une poussée dans le vide de 15 tonnes brûlant sur 42 secondes
- 3e étage : le 3e propulseur développe une poussée de 2,4 à 5,3 tonnes en 47 secondes
Le musée présente une reconstitution à partir d’un exemplaire non lancé de Diamant dans le hall de l’espace du musée.