Dès 1914, Paris constitue l’une des cibles privilégiées des avions et des dirigeables allemands. Sans objectif réellement stratégique, ces bombardements visent la population, en violation des conventions internationales. L’assiette ornée de la devise de la ville de Paris « Fluctuat nec mergitur » témoigne de cet aspect méconnu de la Grande Guerre.

Assiette : Fluctuat nec mergitur
Assiette : Fluctuat nec mergitur
Madeleine Zillhardt (1863-1950)
Sarreguemines, vers 1918
Faïence
Inv. 2017.6.1
Pour les besoins de démontage et de montage d’expositions temporaires, le Hall Entre-deux-guerres sera fermé au public entre le 22 août au 23 octobre inclus.
Le Hall de la Cocarde et le Hall des prototypes seront exceptionnellement fermés au public le mercredi 4 octobre de 10h à 18h.
En raison de la maintenance annuelle, le planétarium sera fermé du 19 au 30 septembre inclus.
Merci de votre compréhension.
Pendant la Première Guerre mondiale, les attaques perpétrées sur des villes trouvent un grand retentissement dans la presse, qui en dénonce le caractère barbare et illégal. Ces raids, qui brisent la limite traditionnelle entre le front et l’arrière, signifient ainsi à la population tout entière qu’elle est susceptible d’être frappée. Bien que le nombre de victimes reste limité, une guerre psychologique s’instaure, dans laquelle la menace aérienne devient un levier puissant de la totalisation du conflit.
Stigmatisant les raids allemands, la propagande française investit aussi les assiettes dont l’iconographie patriotique, suivant une tradition ancienne, participe à la mobilisation de l’arrière. Les bombardements sur Paris et les épreuves subies par sa population font ici l’objet d’une injonction au souvenir : « Paris bombardé », « Jurons de ne pas oublier ».
Formée à l’Académie Julian (Paris), l’auteure du décor de l’assiette, Madeleine Zillhardt (1863-1950), réalise de nombreux modèles pour la manufacture de Sarreguemines. Elle apporte notamment son soutien à Clemenceau avec l’assiette « Bravo Tigre ». Acquise en vente publique en 2017, ainsi qu’une pièce en hommage aux as de la Grande Guerre, l’assiette « Fluctuat nec mergitur » a rejoint la riche collection de faïences commémoratives du musée de l’Air et de l’Espace, dont les plus anciennes remontent à la fin du 18e siècle.